Colère

Colère, suite aux annonces gouvernementales de ce 10 décembre qui musèlent les théâtres publics que nous sommes de notre plus simple droit d’expression.

Colère, face aux incohérences dans la gestion de cette crise : ouverture des grands supermarchés et fermeture de petits lieux culturels.

Colère, face à notre capacité de résignation pour un bien commun et essentiel : la culture !

Colère face à une pandémie dont on ne veut voir que les incidences liées à la santé physique… Quid de la solitude dans les EHPAD, de l’enfermement d’une population jeune, des troubles psychosociaux et des catastrophes annoncées de certaines professions, … ?

Colère face à cette absence de courage à assumer les conséquences d’une crise sanitaire : protège-t-on la vie en l’enfermant ? L’éthique de la responsabilité n’est-elle pas plus efficace que l’infantilisation et la coercition ?

Colère que n’ayons plus confiance en l’humain et en l’intelligence collective : la culture et l’éducation ont toujours été les deux seuls remparts face aux maux de nos sociétés… c’est une constante de l’histoire !

Colère que nos choix sociétaux soient guidés par la peur alors même que la culture ouvre les champs de la réflexion.

Colère de cette mise à l’écart arbitraire quand on sait que nos vies sont rythmées par le travail de créateurs/trices. Qui n’écoute jamais de musique, ne regarde jamais de films ou de vidéos, ne vibre pas pour une sculpture, une danse, un tableau, une photo…

Colère de cette simple absence de respect.

Colère enfin que toutes ces colères ne soient pas des évidences…

Marc Gourreau, Directeur de l’Archipel