Si la pièce nous présente un duo de femmes puissantes, le couple des jumeaux Antiochus et Séleucus est bien le véritable héros tragique de cette histoire. Ils pensent et réfléchissent de la même façon, débattent entre eux comme deux versions du même et oscillent entre deux manières d’être au monde. Être un individu autonome qui défend ses intérêts, ses amours, ses affects… ou bien se soumettre à uneraison supérieure à la sienne et être le fils de son père, le sujet de son roi, le fidèle de son Dieu. Pendant de ce héros à double face, Cléopâtre, reine machiavélique et puissante, semble ne connaître aucune limite dans le crime. Elle commet le pire avec jubilation : régicide, mariticide, infanticide… tout ce que le droit de l’Ancien régime tenait pour imprescriptible. Elle est parfaitement haïssable, mais elle l’est avec tant d’enthousiasme, d’audace, de perversité – pour tout dire, de panache – que le spectateur éprouve une certaine admiration, une fascination morbide devant sa démesure.
Angelo Jossec décide de rejouer au plateau, avec sa compagnie, le combat racino-cornélien. Après son adaptation en 2018 de Bérénice de Racine, il choisit de travailler en 2025 sur cette pièce dans laquelle Corneille est au sommet de son art. Guerres, sentiments, affrontements amoureux, insolubles débats moraux, le théâtre cornélien conjugue dans Rodogune, devenue ici Cléophène, sa maîtrise du théâtre classique français et son inspiration shakespearienne, pour notre plus grand plaisir !
« Corneille réunit dans Rodogune ses goûts, ses techniques dramaturgiques, la force de ses alexandrins et son plaisir à analyser, par le menu, des questions ambiguës, équivoques. Une fois de plus, les spectateurs pourront sortir du théâtre
« en repos », puisque l’auteur a clos l’intrigue en offrant une solution heureuse : l’union d’un jeune couple vertueux et la remise en ordre d’un état à la dérive. Mais ces mêmes spectateurs, qui ont été émus par les deux frères et la jeune amoureuse, qui ont été scandalisés par la reine mère sans scrupules, affamée de pouvoir, et qui ont tremblé lors de l’épisode de la coupe, ne pourront oublier qu’ils ont été séduits par Cléopâtre, l’héroïne du mal, si forte, si hautaine, si fière. » Christian Biet – Moi, Pierre Corneille.
Distribution
Texte d’après Rodogune de Pierre Corneille
Mise en scène et adaptation Angelo Jossec
Création musicale et régisseur son William Langlois
Création lumières Jérôme Hardouin - Création costumes Jane Avezou
Création accessoires Emmanuelle Hérondelle
Interprètes Johann Abiola, Angelo Jossec, Manon Rivier, Lauren Toulin et Adrien Vada
Crédits
Production : Crescite. Coproduction : Scène Conventionnée le Rayon Vert de Saint-Valéry- en-Caux et l’Etincelle Théâtre(s) de la Ville de Rouen. Avec le soutien du Sillon – Ville de Petit-Couronne et de la Maison de l’Université de Mont-Saint-Aignan. Avec les aides de la DRAC et de la Région Normandie, de la Ville de Rouen et du Département de Seine- Maritime.
© Arnaud Bertereau
Catégorie | Plein | Réduit | Jeune |
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B | 18 € | 16 € | 12 € |
* Le tarif HORS abonnement / affiliation s'applique à toute personne non titulaire d'un abonnement ou affiliation.
Catégorie | Plein | Réduit | Jeune |
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B | 14 € | 12 € | 8 € |